Le secteur textile représente un secteur stratégique au sein de l’activité industrielle nationale par sa contribution aux agrégats du secteur (27% des emplois et 7% de la valeur ajoutée industriels), Dans le contexte de crise économique qui a touché ses principaux partenaires (notamment l’Espagne et la France qui absorbent près de 60% des exportations du secteur), le textile a fait preuve de résilience.
En vue de tirer meilleur profit de ses potentialités et d’y asseoir une croissance pérenne, l’Etat a développé une vision globale, intégrant aussi bien l’export que le marché national, un objectif poursuivi dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020.
Un appui soutenu sera particulièrement porté à l’émergence d’un amont textile compétitif et innovant, afin de drainer davantage d’IDE, notamment chinois, et de développer des partenariats gagnants-gagnants.
Les écosystèmes, pierre angulaire du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, ont pour vocation de favoriser un développement intégré des filières industrielles. La finalité est d’intégrer localement le tissu industriel autour d’entreprises leaders en encourageant des partenariats mutuellement bénéfiques avec les PME, les premières jouant le rôle de locomotive et donnant de la perspective et de la visibilité aux secondes, lesquelles en retour apportent créativité, sens de l’innovation et dynamisme.
Un accompagnement adapté et des appuis ciblés sont apportés aux entreprises des écosystèmes en matière de financement, de foncier industriel et de formation.
Le Fonds de Développement Industriel (FDI), opérationnel au 1er janvier 2015, alloue 3 milliards de dirhams par an sur la période 2014-2020 aux entreprises des écosystèmes, pour leur permettre de concrétiser leurs ambitions de mise à niveau, de développement et d’internationalisation.
A cet accompagnement de l’Etat s’ajoute une offre de financement bancaire intégrée et compétitive.
Les entreprises des écosystèmes peuvent aussi :
Le secteur du textile et de l’habillement s’est doté de six écosystèmes dans le cadre du Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020. Les filières concernées sont le "Denim", le "Fast Fashion" , "les Distributeurs industriels de marques nationales"," Maille", "Textile de maison" et "Textile à usage technique" . La création d’écosystèmes dans ces filières favorisera l’émergence d’un amont textile compétitif et innovant, un indispensable de premier ordre pour une meilleure intégration du secteur et pour gagner en réactivité et en coûts logistiques dans l’approvisionnement des donneurs d’ordre.
Ces 6 premiers écosystèmes contribueront , d’ici 2020, à créer 100.000 nouveaux emplois, à générer un C.A. additionnel de 5 milliards de dirhams dans le secteur, et à réaliser 70 projets d’investissements portés par les locomotives.
Un dispositif d’accompagnement intégré et novateur est mis en place au profit des entreprises des écosystèmes textiles :
Prévu par la Charte de l’investissement, le FPI propose la prise en charge partielle par le gouvernement de certaines dépenses liées à l’acquisition du foncier (dans la limite de 20% du coût du terrain), à l’infrastructure externe (dans la limite de 5% du montant global du programme d'investissement ou 10% lorsqu’il s’agit d’un investissement dans le secteur de la filature, du tissage ou de l’ennoblissement) et à la formation professionnelle (dans la limite de 20% du coût de cette formation).
Ces contributions peuvent être cumulées sans toutefois que la participation totale de l’Etat ne dépasse 5% du montant global du programme d’investissement ; ou 10% lorsqu’il s’agit d’un investissement dans le secteur de la filature, du tissage ou de l’ennoblissement du textile ou lorsque le projet d’investissement est prévu dans une zone suburbaine ou rurale.
Critères d’éligibilité :
Le projet d’investissement doit répondre à au moins l’un des cinq critères suivants :
Des incitations fiscales sont prévues par l’article 123-22°-a) du Code Général des Impôts et l’article 7.1 de la loi de finances n° 12-98 pour l’année budgétaire 1998-1999 tel que modifié et complété, à savoir :
Les PME du secteur peuvent bénéficier d’un accompagnement spécifique dans le cadre des programmes développés par MAROC PME :
Une zone franche d’exportation (ZFE) est un espace déterminé du territoire dédié aux activités d’exportation à vocation industrielle et aux activités de service liées. Chaque zone franche est créée et délimitée par un décret qui fixe la nature et les activités des entreprises pouvant s’y implanter. Les ZFE opérationnelles sont situées à Tanger (Tanger Free Zone – TFZ et Tanger Automotive City – TAC), à Kénitra (Atlantic Free Zone – AFZ), à Casablanca (Midparc), à Rabat (Technopolis) et à Oujda (Technopole d’Oujda).
Pour bénéficier du statut de zone franche au titre de la loi n° 19-94, les entreprises doivent avoir obtenu l’autorisation de la commission locale des zones franches d’exportation présidée par le wali ou du gouverneur de la région et réaliser au moins 70% de leur chiffre d’affaires à l’export.
Le statut de zone franche permet la dispense du contrôle du commerce extérieur et des changes, ainsi que l’accès aux aides suivantes de l’Etat :
La formation des ressources humaines est un chantier stratégique du PAI 2014-2020. La disponibilité et la qualité des ressources humaines conditionnent l’attractivité de la destination Maroc, et contribuent au renforcement de la productivité des entreprises et à l’amélioration de leur compétitivité.
La stratégie adoptée a pour objectif, entre autres, de répondre aux besoins en compétence des écosystèmes mis en place.
Une cartographie précise des besoins en formation – avec une quantification des besoins en ressources humaines par secteur, par profil, par région et par année a été mis en place pour permettre l’élaboration d’un plan national de formation.
Pour le textile et cuir, une formation aux métiers créatifs de la mode tournée vers l’international est proposée par Casa Moda Academy (CMA), à Sidi Maârouf (Casablanca), le premier établissement supérieur public de création de mode du Maroc.
Spécificités de CMA :
Visionner la liste des besoins en formation pour les contrats de performance signés à fin mai 2017
Dans le cadre du PAI, le Ministère prévoit la mobilisation de 1.000 hectares pour la mise en place de Parcs Industriels Locatifs Intégrés (PIL) avec des locaux clé en main : chaque parc comprendra un guichet unique administratif, un bassin d’emplois de proximité, des services ad hoc et un dispositif de formation.
Parallèlement, des Plateformes Industrielles Intégrées (P2I) généralistes et sectorielles, bénéficiant éventuellement du statut de zone franche, garantissent la disponibilité du foncier à un coût attractif, une offre immobilière et logistique complète, diversifiée et conforme aux meilleurs standards internationaux, ainsi que des services sur site et un guichet administratif unique.